Il y a deux dimensions à développer pour éviter l'accident.
- ne pas se mettre dans une situation dangereuse.
- utiliser ses compétences en pilotage pour se tirer d'une situation dangereuse.
L'humain est bien meilleur pour réfléchir à l'avance au calme, plutôt qu'à devoir gérer à la perfection une manoeuvre difficile dans le stress, la surprise et l'urgence.
C'est pourquoi il est préférable de ne pas avoir besoin du N°2. Parfois le N°2 est inévitable et il faut alors s'être préparé.
Pour rouler en sécurité, il faut pouvoir anticiper. Càd être conscient de la situation assez tôt pour modifier notre vitesse, trajectoire, etc. Pour ça il faut toujours regarder au loin. Regarder les intersections, la signalisation, les changements de revêtements, les autres conducteurs, etc. Si des voitures font des choses bizarres, ou qu'on observe une trace brillante par terre (du gasoil?), ou même que l'on sent du gasoil, on pourra commencer à ralentir bien en avance. Si l'on approche d'une station service, il faudra faire très attention à tous les ronds points environants. Les camions renversent généralement du gasoil dans les ronds points en sortant des stations services. Ça fait partie du "être conscient de la situation".
En voiture si une roue glisse, rien de dramatique. À moto si une seule roue glisse on est par terre. L'adhérence est donc super importante.
Qu'est-ce qui affecte l'adhérence ?
- température des pneus
- températures du sol
- la pression des pneus
- type et modèles de pneus
- pélicule sur le sol : eau/pluie, neige, verglas, terre, traces de gasoil, peinture.
- les suspensions
- la courbure de la route
On peut contrôler certains de ces éléments, mais pas tous. Alors ceux qu'on peut contrôler, il faut en profiter et y faire attention !
Les pneus sont comme un sorbet, à certaines températures ils ont durs, et à d'autres ils sont mous. Lorsqu'on prend sa moto, le pneu est à température ambiante et assez dur. Il n'adhère pas beaucoup il faut alors être très prudent et ne pas brusquer la moto (en particulier ne pas mettre trop d'angle, ne pas freiner trop fort). Après quelques minutes en été, et quelques dizaines de minutes en hiver le pneu commencera à avoir une adhérence normale.
Les pneus changent de pression suivant la température extérieure et perdent de la pression chaque semaine. Il faut donc vérifier ses pressions régulièrement. Parfois même tous les jours si la veille il faisait 25° et auojurd'hui 10°. Les pneus de moto sont très sensibles, si le constructeur indique 2.5 bar et qu'on y met 2.4 bar, cela change beaucoup le comportement du pneu. Il faut toujours faire ses pressions avant d'avoir roulé (sinon le pneu aura chauffé).
Ne jamais prendre des pneus de mauvaises marques. Utiliser des pneus de grande marques et des modèles adaptés à notre utilisation. Les pneus "sportifs" par exemple ne sont pas forcément bons pour rouler tous les jours car ils ont besoin d'être très chaud pour coller. Et il est difficile de les faire chauffer suffisement.
Pour avoir de l'adhérence, il faut que le pneu touche le sol. Si on rebondi sur une bosse ou si on roule dans un trou, ça ne touche pas! Les suspensions sont très importantes pour maintenir le pneu au contact du sol. Il faut surveiller que la fourche ne fuie pas, et que lorsqu'on saute sur la moto, elles s'enfoncent normalement, sans point dur ou blocage suspect.
Dans un virage, l'adhérence varie si la route penche vers l'intérieur ou vers l'extérieur du virage. Un virage relevé diminue la prise d'angle pour une même vitesse. Un virage en dévers diminue l'adhérence et augmente la prise d'angle pour une même vitesse.
C'est à dire que deux virage ayant une forme visiblement identique ne peuvent pas être pris à la même vitesse. Dans le virage en dévers on atteint à la limite d'adhérence à plus basse vitesse !
Il y a différent types de revêtement. Différents bitumes ont différentes tailles de gravier, etc. Cela change le niveau d'adhérence. En général, plus les graviers du bitûme sont gros, plus on a de l'adhérence. En plus de ça, il peut y avoir une pellicule parasite sur le sol.
Ce sont des plaques bitumineuses luisantes/brillante. C'est du bitume liquifié qui est remonté à la surface un jour de très forte chaleur puis a refroidi et durci. Le sol est très très lisse à cet endroit. En été ce n'est généralement pas dangereux, encore que par forte chaleur il faut être prudent, les pneus on parfois des comportements curieux dessus. C'est par temps de pluie que cela devient dangereux. Une fois mouillée les plaques de ressuages sont presque aussi glissantes que de la glace. Il faut les éviter ou les prendre le plus droit possible, ne pas accélérer ni freiner dessus.
Mêmes recommandations que pour les plaques de ressuages. En général lorsque c'est sec il n'y a pas de gros danger (encore qu'il est préférable de les éviter). Une fois mouillé il faut absolument les éviter ou être parfaitement droit dessus ! Pour les rails de train, il faut les traverser bien perpendiculairement.
Le gasoil est une très bon lubrifiant, c'est un liquide assez huileux qui peut faire chuter une moto si l'on roule dessus avec un peu d'angle. Le plus souvent on en trouve dans les ronds points et dans les virages serrés proches des stations essence (là où un réservoir plein peut déborder).
Contrairement à la neige que l'on voit facilement, le verglas peut être totalement invisible. Lorsque la température est proche de 0, la rosée de la nuit gèle. C'est vraiment une patinoire et il est impossible de rattraper la moto si on roule dessus, même en ligne droite. Il faut donc faire extrêmement attention lorsque la température est entre -2 et 5° le matin. Se méfier encore plus des virages qui sont à l'ombre, car ceux au soleil peuvent eux dégeler. Les pans de colines au nords sont plus froids que ceux au sud, beaucoup de choses jouent, et il faut idéalement ne pas rouler s'il y a un risque de gelées.
Les tracteurs qui sortent des champs ont souvent les roues couverts de terre et en étalent sur la route. C'est très glissant, et parfois imprévisible. On peut tomber nez à nez avec de la terre au mileu d'un virage. Il faut donc garder de la marge pour pouvoir ralentir ou éviter.
On peut trouver des routes entièrement gravillonnées par les agents de la voirie. Celles là sont signalées par des panneaux de travaux, et on peut donc les anticiper. Il faut rouler très doucement dessus et éviter de freiner fort, mettre de l'angle, etc. On peut aussi trouver des gravillons qu'à certains endroit et par surprise. Souvent dans les virages, entre les endroit où les pneus des voitures passent. Ça forme de petite bandes en forme d'arc. Idéalement il faut éviter de rouler dessus. Suivant l'épaisseur ça peut glisser un peu ou beaucoup. Comme ce n'est pas toujours évitable, la meilleure sécurité c'est de ne pas rentrer trop vite dans un virage.
La bouse ça glisse ! On en trouve surtout près des élevages à la campagne, ça se comporte comme de la terre alors mieux vaut les éviter. C'est comme d'habitude dans les virages que c'est le plus dangereux, car on ne les voit pas toujours avant d'entrer dedans.
C'est tout bête, mais l'eau à moto ça glisse. Toute notre adhérence est diminuée : à l'accélération, au freinage et en virage. Toute notre conduite doit être adoucie. Accélérer plus doucement, prendre les freins plus doucement, changer de directions plus doucement. Il est rare de faire de l'aquaplanning à moto, mais cela peut arriver. En revanche, même sans aquaplanning, on peut glisser. Certains pneus sont bien plus adapté aux routes mouillées que d'autres. Les pneus routiers sont adaptés à la pluie (Michelint Pilot Road). Les pneus sportifs (Michelin Power Pure) au contraire n'aime pas l'eau et préfèrent le sec. Les rainures dans les pneus n'augment pas le grip sous la pluie, il évacuent juste l'eau. Ce qui donne le grippe sous la pluie, c'est la formulation de la gomme.
Lorsqu'on roule sur une route inconnue, il faut faire le maximum pour bien lire la signalisation qui indique la forme de la route à venir, adapter sa vitesse, regarder au loin, entrer à l'extérieur des virages. C'est en entrant à l'extérieur du virage que l'on peut voir la route le plus loin.
Connaître la route à l'avance est rassurant, mais on ne sait jamais si on tracteur a laissé de la terre dans le virage ou si quelqu'un va griller le stop, ou si une voiture en face ne va pas mordre sur notre voie de circulation, ou si des travaux n'ont pas eu lieu entre temps. Il faut donc garder une marge de sécurité dans tous les cas.
Tout entre en jeux, soi, le véhicule, le climat, la circulation, etc.
Je suis énervé ou excité ? Conduire énervé fait faire des erreurs bêtes, déforme notre appréciation de la réalité. Je suis fatigué ? La fatigue diminue nos réflexes, et modifie notre jugement. Je suis pressé ? Être pressé altère notre jugement, cela nous fait prendre des risques alors qu'on ne gagne jamais de temps à rouler plus vite.
Les pressions de pneus sont bonnes ? Les pneus sont usés ? Mes freins sont en bon état ou en fin de vie ? Il pleut ? La pluie forme une pélicule d'eau sur les disques de frein ! Le premier freinage n'est pas efficace, il faut une seconde pour que que l'eau soit évacuée par les plaquettes ! En condition de pluie il faut donc prendre les freins plus tôt pour obtenir le même freinage, ce qui veut dire rouler moins vite et augmenter ses distances de sécurité.
Il pleut ? Le sol est froid? Ça gelé ? Il y a du brouillard ? En voiture on ressent pas le froid. A moto ça engourdi les doigts, on est moins précis sur le levier de frein, etc. Le froids peut nous pousser à rouler plus vite pour essayer de raccourcir le trajet. C'est entant, mais c'est une erreur. Il est préférable d'anticiper, consulter la météo, bien s'équiper pour rouler calmement dans de bonnes conditions. Une fois sur la moto à greloter, c'est trop tard !
les voitures ne voient pas bien les motos. Il faut toujours être sur qu'une voiture nous a vu. Il faut se méfier de certains jours de la semaine. Le vendredi soir, beaucoup de personnes roulent plus vite pour rentrer chez eux en weekend. Il roulent de façon dangereuse. Le jeudi soir, pas mal de jeunes sont excité, voir sont sous alcohol. Le samedi soir et le dimanche matin, il est courant de croiser des conducteurs alcolisé, ils sont dangereux pour eux et pour nous. Il faut en être particulièrement méfiant des autres conducteurs ces jours là.
Notre marge de sécurité doit tenir compte de tout ça. La météo, la route, la moto, soi même.
Il y a quelques règles qui fonctionnent tout le temps.
À ne jamais faire :
- prendre les frein brusquement : pas le temps de transfert de masse : blocage
- conduire vite lorsqu'on est en retard : on gagne jamais de temps.
À toujours faire :
- vérifier ses angles morts , tout le temps
- vérifier l'état de sa moto avant de partir
Les voitures freinent plus fort que les moto, toujours. Il fait garder de bonnes distances derrière une voiture. C'est encore plus marqué en conditions d'adhérence dégradées (pluie, etc.).
Pour bien freiner, il faut des freins en bon été d'usure (disques, plaquettes). Pas de traces d'huile sur le disque (attention aux fuites de la fourche). Il faut des bonnes conditions d'adhérence.
Un freinage se fait généralement en deux phases. D'abord on applique un léger frein, pour transferrer le poids à l'avant de la moto, et comprimer la fourche. Pour ça on freinge légèrement du frein avant et éventuellement du frein arrière. Cela prend une demie seconde, ensuite on peut freiner plus fortement du frein avant. Cela se fait d'un même geste.
Si à l'inverse on prend les freins brutalement et d'un coup, on peut déstabiliser la moto et ne pas exploiter toute l'adhérence disponible.
Le frein arrière lui ne sert que dans les virages, avec beaucoup beaucoup de douceur pour ralentir lorsqu'on a mal jugé le virage.
Lorsqu'on se retrouve dans une situation merdeuse, il faut avoir réfléchi à l'avance à quelques points :
Ce qui provoque des blessures, c'est la décélération brutale. Pour accéler à 100 km/h, on a utilisé de l'énergie (de l'essence, de l'électricité). Pour revenir à 0 km/h on va devoir libérer exactement la même énergie.
Si on la libère en 10 secondes lors d'un freinage ça se passe bien. Et l'énergie est dissipée en chaleur dans les freins qui sont faits pour ça. Si on la libère en une microseconde en se prenant un mur, l'énergie est dissipée en déformations de nos organes et de nos os. Provoquant de graves blessures, ou pire.
Il faut donc viser à diminuer au maximum la vitesse si l'impact est inévitable. Plus la vitesse d'impact est importante, plus les blessures sont graves. Moins on va vite, moins il y a d'énergie à dissiper, donc de danger.
Bien souvent, on a pas le temps de s'arrêter complètement et il est d'ailleur préférable d'éviter l'obstacle. Si l'on tombe de la moto, on a toujours de l'énergie cinétique à dissiper, elle va se dissiper par le frottement de nos vêtements avec le sol. Ce qui devrait détruire nos vêtements et équipements, mais pas nous !
À partir du moment où l'on a chuté et si l'on va glisser, il faut faire une croix avec ses bras contre son torse. Cela évite que nos bras flottents et soit écrasés ou cassés lors du contact avec des obstacles, rails, poteaux, etc.
Note : En voiture, si nos freins sont HS, il est aussi possible de dissiper de l'énergie en plaquant la voiture contre un rail de sécurité. La déformation de la barrière et de la carosserie va absorber de l'énergie et ralentir la voiture.
Plus on est à l'aise avec l'aspect technique de la moto, plus on libère notre cerveau pour penser aux autres aspects de la conduite. Il faut donc que la conduite de la moto devienne un automatisme, comme ça on se concentre sur la lecture de la route et des conditions.
Dans une situation d'urgence, on est aux limite de tout. Limites de l'adhérence, limite du stress, etc.
Avoir déjà rencontré ces situations avant permet de moins nous déstabiliser lorsqu'elles se produisent. On est dans une situation stressante, mais pas totalement nouvelle. Ce qui diminue un peu le stress et permet de mieux réagir.
Exercise : Rouler sur des graviers Exercise : Bloquer la roue arrière Exercise : Bloquer la roue avant
Pour tester l'adhérence du sol, il est préférable d'utiliser le frein arrière. Pour voir avec quelle force la roue bloque.
Exercise : éviter un obstacle à vitesse basse, vitesse moyenne Exercise : réduire brutalement sa vitesse lorsqu'on entend un signal sonore, lorsqu'on voit un signal visuel Exercise : éviter un obstacle dans un espace latéral restreint Exercise : maniabilité à basse vitesse en espace restreint