Cette journée avait commencé à la taverne, comme beaucoup d'autres. Je relevais péniblement la tête, les stries du bois de la table profondément marquées sur ma joue droite. Un message était planté dans la table au bout d'un poignard, trop près de mon crâne à mon goût. Je retirais la lame et la rangeais dans ma botte, pour ensuite lire le parchemin. A vrai dire, je ne me rappelle pas tout à fait de son contenu. Quelque chose à propos d'un mégalodon et d'une "mise à jour". Quelques phrases se superposaient les unes au-dessus des autres, et du texte dépassait du bas de la page, pour tomber directement sur mes genoux. Je choisis d'ignorer ce ramassis de sornettes, je me levais et me dirigeais vers le port. En passant la porte de la taverne, je fis de mon mieux pour ignorer également Larinna qui me hurlait comme à son habitude qu'elle avait une faveur à me demander.
Shigugu
Enfin, j'ai pu descendre de ce bâtiment grotesque. J'aimerais dire que je ne reprendrai plus jamais la mer, mais il faudra bien que je retourne chez moi un jour. J'ai tout de même remercié le capitaine Aback et son équipage (du moins ce qu'il en reste), puis je me suis dirigé vers l'auberge la plus proche en suivant les recommendations de John Robert Bonny, le gentil pirate dont j'ai fait la connaissance sur l'Eternity (le rafiot que je venais de quitter).
Evidemment, il a fallu que l'auberge en question fasse aussi taverne et soit en réalité un repaire de brigands, plus assoifés que méchants néanmoins. Avec mon mince gabarit, il n'a pas fallu longtemps pour que je sois embarqué à une table par une multitude de ces charmants vauriens. Nous avons discuté, chanté et ri toute la nuit, du moins aussi loin que je m'en souvienne.
Le lendemain matin fut moins agréable. J'étais alors sous ma forme de renard, enfermé derrière de lourds barreaux de fer. Je ne distingai