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Incredible India - part1 - Pocket compatible

Incredible India ! Part 1 : La vallée du Gange.

(Rapide préambule : pour voir les photos en plus grand ou juste pour ne pas avoir a lire mon blabla et seulement regarder les images, comme les enfants de maternelle, vous pouvez cliquer sur une photo et apparaitra alors un diaporama de toutes)

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Un an sans le blog…Le temps vous a paru long, pas vrai ? A nous aussi à vrai dire, même si en reparcourant le texte sur l'Alaska, tout cela est encore incroyablement frais dans la mémoire. Cette année est passée très vite. Une nouvelle année scolaire qui a fusée, deux prépas marathons qui n'ont pas fait de Pierrick une fusée et des voyages que nous avons faits en avion et pas en fus…enfin, vous avez compris.

On a aussi décidé de créer un nouveau blog, cousin d_'America the Beautiful _et de Toujours Beautiful, consacrés aux Etats-Unis. Celui-là nous suivra dans nos voyages autour du monde, présent et à venir…

Un rapide coup d'œil dans le rétro…

Après le périple dans le grand Nord, nous ne sommes pas partis en vacances en Octobre. Un voyage chez les Mariachis pour l'un et un retour au pays des meilleurs pains au chocolat du monde pour l'autre a Noel, nous avons à nouveau apprécié cette fascinante cité qu'est New Orleans en février. Chicago en avril pour l'une, la maison de Seattle pour l'autre, et crac, mine de rien, voilà le mois de Juin. Deux rapides weekend end a New York et a Eugene pour deux 26.2 miles pour Le Roux, et il est plus que temps de penser aux vacances d'été.

Comme de traditions, il y aura la France (et que Baetens, Le Roux et consorts soient rassurés, ce sera le cas tous les ans…) et…autre chose. Il y avait bien l'idée d'un nouveau road trip US, mais ce sera finalement reporté. Et puis est née l'idée d'aller voir l'Himalaya, devancés en cela par les amis Cedamand. Et puis tant qu'à être en Inde, autant faire un plus grand tour…et puis même y voyager a plusieurs avec l'amie Céline, qui est vite séduite par l'idée de faire un bout de route avec nous. Courant février, le décor commence à être planté : ce sera 10 jours en montagne, 10 jours dans l'Inde du Nord et 3 semaines plutôt dans le Sud. 6 semaines, c'est ambitieux pour un premier voyage mais on se dit que tant qu'à s'immerger autant le faire correctement. Et puis, si c'est vrai que les États-Unis sont un formidable terrain de jeu, on commençait un peu à ressentir le besoin de renouveler notre façon de voyager, de retrouver des sensations de voyageurs (bien que touristes) un peu oubliées…donc on frappe fort, direction la péninsule indienne…

Le plan était beau mais…

A 4 jours du départ, Émilie voit ses capacités de marcheuses amoindries du fait d'une inflammation au pied aussi soudaine que fourbe…Après réflexion et après avoir compris qu'il allait falloir clairement prendre nos responsabilités, nous décidons, de manière préventive de modifier le parcours en supprimant notre visite à l'Himalaya. Du coup, ce sera 3 semaines dans le Nord, entre Rajasthan et Uttar Pradesh. Peut-être un mal pour un bien, nous nous dirons bien vite que cette région faudra bien une visite à part entière. On réorganise donc les 12 premiers jours et, toujours dans l'idée de se ménager, organisons un itinéraire en voiture avec chauffeur pour 9 jours, comme cela se fait assez communément en Inde. Petit bras sans doute, mais pour un premier contact et avec une légère limite physique, on déculpabilise bien vite. On parcourra les 12 jours suivants en autonomie, après donc une grosse semaine d'acclimatation / récupération.

Côté pratique, on arrive à Delhi pour repartir 6 semaines plus tard de Chennai. Un visa en poche, quelques vaccins (rage, typhoïde, hépatites…), deux guides (Routard et Lonely), une solide trousse à pharmacie et des sacs à dos plutôt légers (respectivement 12kg et 9kg), nous voilà dans un beau coucou Air France en vol direct pour le pays des Gandhi. Durant notre préparation, l'Inde ne laissant personne indifférent, tout le monde y a été de son avis, de son anecdote, de son conseil, et c'est à qui ''ne mettrait jamais les pieds la bas'', qui ''rêve d'y aller'', qui ''connais quelqu'un revenu avec une méchante infection de la peau'' mais aussi certains, ils se reconnaitront, qui nous en parlaient des étoiles dans les yeux deux jours avant notre départ…C'est donc avec leur enthousiasme et leur bonne humeur que nous atterrirons, ce 16 juillet, à l'aéroport international de New Delhi…

Jeudi 16 Juillet : Paris - Delhi

Lever à 6h30, départ de l'appart' parisien à 7h15, le timing est bon, fait remarquable, tout se passe plutôt bien à Roissy et c'est ainsi qu'à 8h50, nous avons tout réglé, de la carte d'embarquement au sac en soute en passant par le contrôle de sécurité. Tout est plus efficace mais nous sommes tout de même fort marris de constater que tout est désormais automatisé, au point ou le passager scanne lui-même son bagage partant dans le ventre de l'avion et le pose sur le tapis…Bientôt, il faudra s'inscrire, comme en colo, pour faire son tour de ménage, servir la bouffe ou même piloter le zinc…Par ailleurs, vol sans encombre et on arrive avec 20 minutes d'avance à Delhi, à 22h15. Frontières et douanes passées aisément, récupération des sacs et rencontre du représentant de notre agence. Il nous présente brièvement notre chauffeur mais il est tard, on va rapidement à notre hôtel, on gère les détails et on se couche, pas facilement d'ailleurs même s'il y a seulement 3h30 de décalage horaire…On est en Inde ce soir mais, là, dans notre super piaule d'hôtel international, on pourrait partout. Sur que tous les bouleversements arriveront bien assez tôt…

On vient d'atterrir...ca fait peur...

Vendredi 17 Juillet : Delhi - Jaipur

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Vue de la fenêtre...On sort ou pas ?

Rendez-vous est pris à 11h, à la fois pour récupérer un peu et aussi pour, visiblement, éviter un rush matinal dû à la préparation de la fête de l'Aïd, fin du ramadan. On trouve bien vote notre chauffeur, déjà fidèle au poste et répondant au nom de Radeesh (ou Rajeev), bien que la première option ait plus plu a Émilie qui s'est exclamée ''ah, c'est facile, il a un nom de légume !''. Passons sur cette remarque digne de Milou dans un hypothétique album ''Tintin aux Indes'' et revenons à notre compagnon embauché pour 9 jours de balade (bon, soyons honnêtes et signalons qu'Emilie a quand même pris soin de noter son nom, qui est Rajesh) Première étape, Jaipur, ville majeure du Rajasthan, réputé un brin chaotique mais avec une vieille ville intéressante et surtout une forteresse impressionnante sur ces hauteurs. Ceci dit, avant même de quitter le quartier de l'aéroport, on voit vite que l'on a changé de monde. L'anarchie de la circulation est indescriptible, on comprend vite que le code de la route n'existe pour ainsi dire pas, tout ce qui roule ou marche est sur la chaussée, le vacarme est monstrueux. Pierrick qui pensait être un héros pour avoir conduit au Mexique, prend la mesure de son erreur…Les 5h30 de trajet ( pour 240km !) qui suivent sont passionnantes tant le spectacle est stupéfiant, notamment sur les bas-côtés, ou, comme on se le dira très vite, 5 ou 6 siècles cohabitent parfois en quelques mètres carrés…Nous arrivons à Jaipur par ces faubourgs et là, c'est plutôt la misère qui saute aux yeux, avec des masses de gens évoluant dans une sorte de fange mi- boue mi- détritus, vivant la comme en témoigne les cabanes en taule, en bois ou les simples bâches. Le tout, envahi par les chiens, les vaches, les flaques d'essence, de la ferraille, des briques, des vendeurs variés…Une autre planète. Une caractéristique visiblement de l'Inde est ce fourmillement permanent d'activité sur le moindre espace public, avec force hurlements, animaux, excréments, bâtiments diversement délabrés, trafic cacophonique et parfois scène médiévale, comme un homme conduisant une charrette a dromadaire, une vache faisant ses besoins en coupant la route. Il sera temps de vraiment vivre notre baptême indien demain. Ce soir, on dort dans une guesthouse plutôt sympa et on mange en face, sur le toit. Dernière nuit avant que le spectacle ne commence.

Samedi 18 Juillet : Jaipur

Rendez-vous est pris autour de 7h30 avec le taxi pour se rendre à l'attraction principale de la ville, l'Amber Palace. Pas d'historique ici, c'est simplement une forteresse ayant été construite par un Maharadjah au 17e siècle. Beau bâtiment, peuplé de singes, et encore relativement calme le matin. Par contre, la chaleur est déjà écrasante et difficile à supporter. Au sortir de cette visite, arrêt rapide a un petit temple local. Nous nous arrêterons ensuite pour voir un point de vue sur un petit palais avant de foncer déjeuner en ville.

Le palais du Vent

Amber Palace

Pierrick et Emilie (noter le regard du charmeur de serpent qui espère gratter du flouze)

Pierrick et Emilie (noter comme je suis plus grand)

Gardienne qui enguirlande un collègue...



Le petit temple, au pied de la forteresse.

Le programme de l'après-midi consistait à s'immerger un peu plus dans la partie ancienne de la ville, grouillante de vie, surnommée la Pink City et recelant quelques bâtiments comme le château ou, plus curieux, un petit centre d'astronomie en plein air (attention, pas des télescopes mais bien des bons gros instruments en béton) construits à la fin du 18e siècle. Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, ça ressemble plus à un jardin de sculpture mais l'endroit est joli.

Nous fonçons ensuite sur un petit musée, valant juste le coup pour son bâtiment…et la va se dessiner un désagrément que l'on va subir, de manière particulière, pendant deux jours : l'attraction, étrange mélange de curiosité, d'excitation ainsi que de provocation bravache que nous allons exercer sur les groupes de jeunes hommes Indiens. Il faut savoir que les indiens ne sont en rien comparables aux chinois, rapide raccourcis que l'on serait tenté de faire en comparant deux populations milliardaires, deux pays asiatiques, deux géants de la planète et de l'histoire des Hommes. Si les jeunes chinois sont globalement indifférents aux touristes, ou parfois curieux, ils sont, en général, plutôt disciplinés et réservés. Pas le jeune indien en groupe de males…Déjà, on remarque que pas mal d'entre eux sont un peu flambeurs, belle chemise, la coupe travaillée, le deux-roues, et plutôt bruyant. Et surtout, surtout, beaucoup se baladent en grand groupe, de 5 a parfois plus de 20...alors quand ils commencent à s'intéresser à vous…Ce jour-là, ça a été encore plutôt bon enfant avec, les habitués de l'Inde en souriront, des tonnes de photos prises avec les membres de la bande. Ce sera plus anxiogène le jour suivant. Précisons aussi que cette zone de l'Inde comprend un bonne de population musulmane et la fin du Ramadan donne lieu à des rassemblements amicaux et familiaux, notamment, fait assez étrange, dans les lieux touristiques qui n'ont dans notre logique qu'un lointain rapport avec l'Islam mais bon…il va falloir oublier notre logique pendant 6 semaines. Du coup, le musée pullule de bandes de jeunes, qui nous interpellent, nous saluent, font des photos et se marrent bien, sans doute un peu à nos dépens. On s'en va donc assez vite pour aller dans les rues commerçantes de la vieille ville.

On ne dit pas que c'est calme, mais, taille des rues oblige, un brin moins bruyant que le reste. Cette marche est passionnante, les gens nous foutent la paix, signe que ce n'est qu'une partie de la population qui peut vaguement nous importuner, et encore dans un certain contexte. Les étals sont colorés, la vie passionnante à regarder, même si on renonce déjà à essayer de mettre un quelconque sens a tout ce que l'on voit, que ce soient les activités humaines ou animales, les interactions, les fonctions des lieux, les motivations, le fonctionnement général. Tout nous semble chaotique, incompréhensible, dénué de finalité même s'il est évident que quelque chose dirige toute cette agitation. Là encore, les nuisances du bruit, de la chaleur sont pénibles, en revanche, on n'est pas spécialement dérangés par la crasse et les odeurs, qui, si elles sont réelles, ne nous repoussent pas. Durant cette courte balade, la magie de l'Inde opère déjà, indiquant clairement que le spectacle sera autant dans les visites de monument que dans la vie dans la rue et ses inépuisables surprises pour nos yeux d'occidentaux...



Le bazar de Jaipur

Madame la vache, bien garée elle aussi

L orage arrive, c est la mousson, on regagne nos pénates.

Le soir, amusante rencontre au resto d'un Français de 41 ans, Laurent, voyageant seul avec son fils de 10 ans. Jusque-là, rien d'incroyable, jusqu'à que l'on finisse par s'apercevoir que ce monsieur prend à la rentrée la direction de l'école primaire du Lycée Français de Calgary, pas loin de Seattle, poste occupé il y a quelques années par…notre actuel boss ! Du coup, discussion tout le repas sur l'expatriation, les voyages, l'Amérique du Nord, nos écoles…on s'échange les emails car on pourrait être amené à se recroiser et à échanger, faisant partie de la même zone de travail Éducation Nationale à l'étranger. Ah, ces profs, quelle bande de privilégiés toujours en vacances…

Dimanche 19 Juillet : Jaipur - Fatephur Sikri (FS) - Agra

Bon, clairement une journée pénible, a tous les niveaux. Si la route le matin est plutôt bonne et fluide, à l'approche de FS, ça devient l'enfer. C'est toujours un jour férié, on dirait que l'Inde en entier est dans une voiture, un minibus, un rickshaw ou sur une moto. C'est un bazar inexpugnable a l'approche de ce site qui promettait beaucoup. Mais il comprend une mosquée visiblement importante et ce sont d'après nos infos, près de 10 000 personnes qui sont dans le coin, sur des infrastructures en gros conçues pour en accueillir 300. En plus, il se met à pleuvoir très fort à notre arrivée et nous choisissons d'attendre un peu. Ce qui a visiblement le don d'agacer ou au moins de surprendre notre chauffeur, nous sommes décidemment de petites choses, nous autres occidentaux…On tape a notre vitre pour nous refourguer des pébroques, des guides s'accumulent autour de la voiture, on fait comme si de rien n'était, il pleut toujours…La pluie cesse plus ou moins, on sort, on se débarrasse de tous les guides qui nous promettent mille morts si on va ca seul dans cette foire d'empoigne. On tient tête mais, patatras, un obscur vendeur plein de baratin nous prend sous son aile, repousse tous les autres et nous emmène à la navette brinquebalante allant du parking au site. Il se remet à pleuvoir…La, la navette met 15 minutes à partir et il doit bien faire 10 000 degrés dedans. Enfin on y va mais on croise un tel flux de personnes et de véhicules de toutes sortes que l'on met 20 minutes à faire 800 mètres. On comprend rapidement que l'excitation dominicale, matinée de festivité et de sortie avec les potes va rendre ce lieu difficile à apprécier…et ce sera, o combien, le cas…La pluie redevient drue, la chaleur est étouffante. Et cette fois, la cohabitation avec les jeunes en goguette est pénible. On nous interpelle sans cesse, on nous salue mais pas toujours de manière bienveillante, on nous suit par paquet de 10…et que des mecs. Dans le fond, pas vraiment de danger, on ne risque rien, mais c'est quand même anxiogène. Du coup, le tour est très rapide, on repart fissa et on retombe, dès notre arrivée sur le parking, par le vendeur zélé qui nos avait plus ou fait promettre de venir le voir…on avait pris un autre chemin mais, malin comme un vendeur indien, il avait repéré notre bagnole…et lui d'être tout sourire ''my friends, follow me…'', on est faible, c'est vrai et on le suit…Bref dans la bataille, on se fait pigeonner de deux assez jolis bougeoirs, sans doute surestimés de manière extravagante mais bon…c'est le baptême du feu. Notre chauffeur nous annonce ensuite qu'il doit s'arrêter manger, on sent vaguement l'entourloupe quand, allant dans la salle de resto réservé aux touristes (lui mangeant sans doute avec les autres chauffeurs) on voit sur la carte des tarifs digne d'un resto indien…à Paris ! Donc, on prend 3 fois rien et l'appétit nous manque. La suite de la route est à l'avenant, chargée, anarchique…L'arrivée sur Agra est même effrayante, tant la ville semble sale, bruyante et excitée et on appréhende à chaque pâté de maison que le chauffeur nous arrête la en disant que c'est notre hôtel…Bon, au final, une chambre sympa, un bon repas et nuit de sommeil auront tôt fait de faire oublier ce rude apprentissage…D'autant qu'avec un peu de recul, nous ne revivrons pas ces situations chaque jour, les circonstances étaient aujourd'hui exceptionnelles.

Ambiance festive, les gens jouent au ballon...

Home Sweet Home

Lundi 20 Juillet : Agra

Il a tonné cette nuit, comme a peu près tous les jours ans cette région en période de mousson. Mais le programme est alléchant : le Taj Mahal, le Fort Rouge et le ''petit Taj'', tous témoins de l'occupation mogholes de la région, au 16e et 17e siècle.

La journée commence sans le chauffeur, notre hôtel étant situé à 1 km du site du Taj Mahal. Bien évidemment, ce kilomètre est parcouru dans l'humidité et la touffeur d'un matin de juillet, au milieu des singes qui gambadent, des rickshaws roulant à tombeaux ouverts, des charrettes tirées par des dromadaires et…de centaines d'indiens allant aussi au Taj Mahal ! Mais bigre, mais diantre, mais ventre saint-gris ! Ca ne s'arrêtera donc jamais ? Et oui ! Les festivités continuent aujourd'hui, et bizarrerie de plus, des tonnes de locaux visitent les monuments. En fait, on finira aussi par se dire que c'est une occasion de se balader dans un lieu clos, sans bruit excessif, sans trafic. M'enfin de la a envahir le lieu dès 7h30 le matin…On se dit alors aussi que les concepts de grasse matinée, de loisirs, sont des idées d'occidental. La prise des billets se fait dans la cohue générale mais nous parvenons quand même à entrer dans le site pour découvrir cette merveille du monde. Nous sommes accompagnés par un léger crachin mais qui ne gâte en rien la visite. Nous nous réconcilions aussi avec l'autochtone male de moins de 30 ans, on nous fout la paix même s'il faut aussi un peu sentir la situation et savoir ignorer ou décliner rapidement toute tentative d'interpellation. Ce monument archi connu est quand majestueux et même si ce n'est pas sous le soleil que nous le découvrons, les brumes de chaleur lui donne un certain mystère. On y passe une heure et demie avant de regagner l'hôtel et un p'tit dej réparateur.

Notre vieil ami Radeesh (ou Rajeev) est déjà là, prêt à nous embarquer avant même le petit dej'. Mince, une heure d'avance, le bougre…il patientera un peu avant de nous emmener plus loin au Fort d'Agra, datant lui aussi du 17e siècle et des empereurs Moghols. Une bien belle bâtisse tout, tout en remparts et en cours dérobées, dans laquelle nous sommes à deux doigts d'être cuits à l'étouffée tellement il fait chaud.

Vue sur le Taj, pas très loin

Dans la foulée, on file voir un petit mausolée plus calme et cette fois envahie de femmes et d'enfants, qui eux aussi, nous adoptent bien vite, enfin, surtout Émilie.



Apres la bande a Baader, apres la bande a Bonnot, la bande a Baetens.

On se finira dans un jardin près de la rivière, point de vue imprenable et presque champêtre sur le Taj Mahal. On est horrifiés de la foule qui s'y presse alors que la température humide ressentie atteint les 42 degrés…Nous, on échange quelques impressions avec un jeune néerlandais qui passait par la avant de mettre les bouts pour l'hôtel.

Le temps de manger et il est 16h, le temps du repos est arrivée. Demain, on décarre pour une ville plus au sud et surtout 200 fois plus petite qu'Agra…Espérons que ce soit plus calme…

Mardi 21 Juillet : Agra - Gwalior - Orchha

Une longue étape aujourd'hui puisque même le Routard l'annonce, nous allons emprunter, (sic), ''une route assez épouvantable''. Toutefois, celle entre Agra et Gwalior est de bonne qualité, même si la traversée du moindre bourg est très folklorique puisque tout le monde semble être dans la rue. Une occasion de plus d'observer le fourmillement de vie ainsi que, il faut bien le dire, un développement assez inégal de ce pays. Même en ayant visité un certain nombre de pays d'Amérique latine ou d'Asie, il faut reconnaitre que les scènes que l'on voit ici décrochent la timbale, surtout en ce qui concerne le trafic routier, le monde partout, les animaux omniprésents (il n'est pas rare qu'une vache couchée prenne la moitié de la chaussée ou de voir des petits troupeaux de chèvres parmi les habitants ou encore un cochon baignant dans une flaque de détritus…). Nous avons aussi vu un mort porté dans la rue sur une sorte de brancard, visage apparent, précédé d'un jeune à tambourin, au milieu de la route, entre les poules, les vendeurs de mangues, le réparateur de mobylettes, deux vaches et quatre rickshaws. Toute cette vie est aussi colorée avec les saris des femmes, les décorations des camions ou les étals de fruit. Néanmoins, le tout reste un peu délabré, avec une cohérence architecturale inexistante, des espaces sans fonction précise à part stocker des détritus et une poussière omniprésente. Sans parler du tintamarre permanent des klaxons. Nous nous disons d'ailleurs que notre chauffeur possède des nerfs d'acier, ne bronchant jamais dans des situations totalement extravagantes (comme, par exemple, sur une chaussée d'environ deux voies, être en train de doubler un rickshaw tout en gérant la moto qui sort de nulle part et le camion qui nous fait face, tout en s'occupant du nid de poule surprise…ou, plus généralement, de s'immiscer dans un flux allant dans tous les sens dans lequel nous n'oserions pas entrer même assis dans un char Leclerc…). Bref, 3h pour faire 130km plus tard, on s'embourbe dans les ruelles survitaminées de Gwalior, on ''embauche'' un papi pour nous montrer le chemin en l'embarquant dans la voiture…et on arrive au fort. Bon, pas de quoi casser trois pattes a une vache indienne, c'est joli et on se dégourdit les pattes. Une fois de plus, telles de vrais stars, on est pris en photo avec un jeune tout en lui serrant, un autre vient échanger trois mots en anglais sous le regard de sa sœur et de sa mère attendries, des mouflets essaient de nous taxer du fric…Et nous de nous interroger une fois de plus, sur ce rapport entre nous et eux, ces deux planètes qui se croisent…Si finalement, bon, sans doute moins souvent, on discuterait bien aussi avec eux, on se dit que ce n'est que notre retenue d'européens qui nous en préserve. N'empêche que l'on constate avec une certaine amertume que tout cet attrait, généralement bienveillant bien qu'un peu pesant, a pour source notre statut de modèle dominant : occidentaux, blancs, encore assez jeunes…Une réflexion sans réponse, juste des questionnements sur notre condition de touristes dans un pays totalement hors de notre cadre et aux modes et niveaux de vie sans comparaisons avec les nôtres.

3h plus tard (pour en gros 80km…) nous arrivons à Orchha, que nous ne verrons pas ce soir puisque notre hôtel, situé au bord de la rivière, est à 2 km au nord. Pas grand monde, ce n'est pas la haute saison, joli cadre. Demain, nous explorerons la ville et ses vestiges du 16e siècle ainsi que peut être un peu la campagne environnante.

A l hotel

Ainsi se clôt cette journée. Même si les découvertes culturelles furent mince, on fait un rapide bilan a table (pris dans une splendide salle à manger ou nous sommes seuls…tout comme quasiment dans cet hôtel, magnifique, qui était la demeure du maharadjah d'Orchha…ouille le larfeuille ! ). On a surtout roulé, certes, mais on a vu, en vrac : un éléphant dans la rue, un mort, des dizaines de vaches dans les rues, un palais, un enfant borgne cognant a notre fenêtre pour nous vendre on ne sait quoi, un homme en guenille traversant la route assis sur ces mains car les jambes clairement tuées par la polio, une belle rivière, des camions de toutes les couleurs et mangé un succulent repas fait de boulettes de légumes et de riz zeera. Au bout de 5 jours seulement, et dans un cadre encore protégé, l'Inde montre déjà sa démesure, sa folie et ses excès…

Mercredi 21 Juillet : Orchha

Voici une bourgade un peu en dehors des circuits touristiques, d'une dizaine de milliers d'habitants, située au bord d'une rivière et d'un paysage bucolique et gentiment accidenté. Nous nous y sommes rendus pour visiter un ensemble de palais datant eux aussi des 16e et 17e siècles, ainsi que quelques temples. Il s'agira aussi d'une première découverte d'une Inde un peu plus reculée bien qu'étant visiblement en contact du monde grâce à la présence de son site.

La visite de l'ensemble historique est très intéressante et c'est avec un plaisir certain que nous profitons de notre quasi solitude pour explorer chemins de garde, cours et remparts. L'intérieur n'est pas super bien entretenu mais le lieu est magique, brut et fier au milieu de la ville d'aujourd'hui.

La bourgade est aussi assez calme (pour les standards indiens) et nous pouvons nous y promener tranquilles. Bon, le tour est quand même relativement vite fait mais intéressant, entre procession de jeunes mariés, la vie quotidienne et les petits étals de marché. On mange sur place un repas sans prétention mais complet, copieux et super bon marché (du genre même pas 5 euros a deux pour deux thali, c'est-à-dire des plateaux avec du riz, une sorte de yaourt, du pain indien _roti _et naan, des différentes petites portions de légumes et une boisson chacun). Les gens ne doivent pas souvent voir de touristes étrangers, un gamin vient nous parler dans son anglais balbutiant pour connaitre notre nom et s'assurer que nous avons visité le château, son grand frère n'osant pas nous aborder, le garçon de salle m'interroge pour savoir si ma tablette est un ordi portable (et se plante derrière moi pendant 30 secondes pour voir ce que je fais dessus !).

Une balade peinarde, reposante malgré la touffeur et le soleil brulant. Et on a quand même eu le droit d'être pris 4 fois en photos. On est toujours bien en Inde !

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